Parlons politique

Je me suis fait la réflexion il y a quelques jours…
Ne trouvez-vous pas que les monde politico-économique (oui je sais, ça fait pédant d’utiliser ce genre de terme) s’agite beaucoup à propos de l’OPA du plus américain des indiens, Lakshmi Mittal ?
Non parce qu’on a entendu tout ce que la classe politique française compte de plus indigné à ce sujet !
Tout le monde à l’air de penser qu’une telle offre est presque insultante, que cet hindou est un dur (oui oui, pardon) en matière de gestion et que toute l’industrie de l’acier en France va s’effondrer sur elle-même dans une tempête de flammes apocalyptiques…
Bon, j’exagère à peine, mais il apparaît de bon ton de se scandaliser de l’intrusion malpolie de cet homme d’affaire dans notre industrie française de pointe… Tant-il est vrai qu’on est chez nous d’abord, et que le monsieur il a pas le droit de venir faire chez nous ce qu’on voudrait pouvoir faire partout ailleurs…
Remarquez, ce point de vue se défend. Après tout, nous avons misé sur une campagne de séduction des cerveaux d’une efficacité folle : aujourd’hui, les ingénieurs, chercheurs et génies français ne s’exportent pas plus que les stars du show-biz en mal de reconnaissance fiscale. Les autres, eux, ne cherchent pas à limiter la fuite de leurs cerveaux, ils se contentent d’acquérir les industries saines et productives. Pourquoi pas, si on en a les moyens.

Mais ça n’est pas mon propos. En fait, je réfléchissais à tout ça parce que j’ai pensé, tout à coup, que les politiques s’efforçaient de convaincre les petits porteurs (donc des citoyens, pour la plupart), de ne pas céder à la vile tentation du bras souillé de Vishnou.
Et bien je trouve ça beau, moi, que ces élus, pour une fois, en dehors de toute considération électorale ou démagogique, s’adressent au peuple de manière directe. Et de plus, ils réclament quelque chose, ils nous appellent de tous leurs vœux… Ces petits porteurs ne sont pas sollicités pour aller mettre un papier dans une boîte, non; on leur demande, de grâce, de ne pas accomplir un acte économique pour le bien de leur pays. On les supplie de ne pas user d’un pouvoir qu’ils ont… Et bien tout ça, mes amis, ça constitue à mes yeux l’un des plus fondamental acte de démocratie auquel j’ai pu assister.

Voilà, c'est tout, merci d'avoir parcouru le pavé ci-dessus pour venir vous échouer sur cette phrase.

The previous post killed the forum...

Je crois que le monde de la confrérie n'est pas prêt pour la politique...

Si si j'avais l'intention de repondre, ca m'avait bcp inspirer.

Mais a la poste je sais pas pkoi, je vois pas les boutons.
C dommage sinon je pourrai passer mon tps a forumer (nouveau terme de la langue francaise ki apparaitra ds le petit robert ed 2042).

Tout ca pour dire ke c tres beaux ces actes de democratie sauf ke je vois pas ce ke l'etat vient faire la dedans.

Je trouve ca un peu facile de dire "peuple francais ne laisser pas une entreprise etrangere prendre pocession d'une de nos boite" pdt ke la BNP acquiere trabquilement la banque d'italie.
Ca nous ferai bien chier k'il face pareil les ritales.


Puis le cote on fait ca sans arriere pensé electoral ca se discute (presenté par Jean-Luc Delarue chaque mercredi vers 22heures30 sur France2 .... top credibilité -- bon ok j'ai pas encore ton niveau sato mais c pas faute d'essayer)
Car ki di rachat peu sous entendre reorganization, licenciment, augmentation du chomage, mecontentement des citoyens, perte de point au sondage ...)

Et d'une maniere general, c vrai kan tant ke francais on est un peu chauvin et si on avait apris la nouvelle par une froide journée d'hiver, sur la couverture du 20minutes, on aurai tt de suite reprocher a l'etat de ne pas avoir reagis et tenter d'empecher cette aquisition ki serai devenu au yeux du peuple francais une affaire historico-politico-economico ... putain merde je trouve plus de mot savant a metre apres.

Voila c tout, maintenant je n'y connais rien en politique ni en economie et pas bcp en histoire non plus d'ailleur.

Effectivement, il y a toujours une arrière pensée électorale, mais bon, là, c'était toute la classe politique, tous partis confondus, et parlant d'une même voix (même ceux de droite, pro-liberaux, c'est pour dire).

Mais c'est vrai qu'ils ont du penser à l'après... (Genre l'effet canicule).

Sinon, je mets 16/20 à la blague de JL Delarue...

Tu progresses ces temps-ci, c'est indéniable.

quand je pense que le monde est au bord d'un conflit nucléaire et vous faites des blagues sur JL Delarue, c honteux!!!!!!!! je sais pas moi ça mérite au moins une blague sur Bernard Ménez ou Jean Lefevre merde!!!!
En plus Bernard Ménez c'est de la politique, il s'est présenté dans un arrondissement de Paris je crois. Et puis ça fait plaisir à Sato.

pour parler plus sérieusement et répondre au sujet de départ :
en effet cette défense du fleuron de l'acier européen (et français) face à une attaque de mital n'est certainement pas sans arrière pensée politique. Mais je doute qu'il s'agisse d'un simple réflexe post colonial contre l'invasion du tiers monde.
Je ne peux ps en vouloir à nos politiciens de faire leur travail en s'interrogeant sur le devenir d'une entreprise du CAC 40 racheté par un géant indien, sachant comment ce pays en voie de développement conçoi la place du salarié dans l'entreprise et même, oserais-je le dire, de l'humain dans la société. Un pays qui malgré l'bolition du système des castes par la constitution de l'indépendance laisse perdurer ce système dans les consiences avec 165 millions d'intouchables qu'on laisse crever dans les rues peut raisonnablement inquiter les salariés de l'entreprise rachetée. Quand on sait qu'en Inde les vaches sont mieux protégées que ces 165 millions d'êtres humains...
de plus la comparaison entre ce rachat et l'opération de la BNP en italie me parait maladroit (et oui je redeviens chiant et doneur de leçon), le droit du travail français et le droit du travail italien sont suffisament protecteurs pour que je ne m'inquiête pas trop du sort des employés italiens.

Pour détendre l'atmosphere rien de tel qu'un peu de musique ... hommage spécial à Bertrand C. qui moisi dans une cellule quelque part en france ... il parlait si bien de la sainte guerre economique que vous décrivez!! A écouter absolument!!!

[The holy economic war par Noir Désir]
1992 "Du Ciment Sous Les Plaines"

"Woke up on the ground, i've thought "the earth is round"
so what about this new day on my way
is there anything new, what are we gonna do ?
woke up in the silence then i've heard that song

and a voice said :
"this is not a bad joke
this message's done for you
you've got to work hard more
and more for the holy economic war".

but it couldn't be no hallucinations
then i've read the story of the new nations
lord it's just as you please, i get down on my knees
god, it's wonderful to find the meaning of life

and a voice said

"this is not a bad joke
this message's done for you
invade the whole world dont forget the new password

everybody sings you have

no choice in the matter
i'll become your blessed manager
you've got to produce more and more
for the holy economic war".

business force...
marketing...
careers...
success...

oh holy yeld, oh holy hell"

Naturellement j'arrive largement après la bataille (comme souvent, car il y a pas mal de choses pour lesquels je suis assez lent finalement). Quelques éléments complémentaires à vous soumettre :

- L'offre initiale de Lakshmi Mittal pour racheter Arcelor était composé pour partie en actions de son entreprise et pour partie en numéraire.
Dans une proportion d'environ 60%-40%.
Or monsieur Mittal proposait donc des actions de Mittal Steel contre des actions Arcelor. Cependant, compte tenu du nombre d'actions Mittal qu'il proposait, le contrôle de la famille Mittal dans Mittal Steel serait passé de 85% à environ 51%.
Ce qui veut dire que M. Mittal aurait eu la majorité absolue, et donc qu'aucune contestation ou opposition au conseil d'administration de cette entreprise n'aurait pu voir le jour.
Les autres actionnaires de Mittal n'aurait aucun pouvoir, et seul le droit de récupérer les dividendes. En finance, les Anglo-saxons appellent ça des "sleeping partners".
Et le liquide me direz vous ! Ca c'etait encore plus drôle.

- Arcelor, pour se défendre, a choisi de grossir. L'entreprise qui fait l'objet d'une OPA achète des actifs supplémentaires pour augmenter sa valeur, et donc le fric que doit payer l'agresseur, ce qui parfois le décourage.
Arcelor, comme vous vous en souvenez peut-être, a racheté plusieurs concurrents, dont un groupe canadien, Dofasco.
Quelqu'un d'autre était intéressé par Dofasco : l'Allemand ThyssenKrupp.
Mittal a passé un accord avec ce groupe : si je rachète Arcelor, je te file Dofasco ! Et tu me l'achètes un bon prix !

Ce prix, devinez quoi ? Il est égal au montant en liquide que M. Mittal proposait aux actionnaires d'Arcelor, en plus des actions Mittal.

- Résumons : M. Mittal voulait payer avec des actions qui ne valaient pas grand chose et une somme qu'il n'avait pas encore. Concrètement, il achetait Arcelor sans débourser ne serait ce qu'un seul Euro.

Moi ce matin, j'ai acheté des saucisses de veau, ca m'a coûté 4 euros.
Lakshmi Mittal voulait acheter Arcelor, ca lui aurait coûté 0 euros.

- Mais alors, pourquoi finalement il a réussi a racheter Arcelor ?
D'une part, parce que la famille Mittal a accepté de descendre jusqu'à ne détenir que 43% du capital. Ce qui veut dire que tous les actionnaires pourront influencer les décisions stratégiques de l'entreprises.
D'autre part, le montant offert en liquide a été doublé.

Ca devient tout de suite plus intéressant !

En tout cas, moi, je le trouve très fort ce petit Mittal. Quand je pense qu'avec sa première offre il proposait de racheter Arcelor pour un montant inférieur au prix d'un Carambar...